Points de vue (Suite)

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Pratiquement, l'Algérie, l'Algérie vivante et riche, l'Algérie des villes, des cultures, des routes et des voies ferrées, se réduit à une bande de terre allongée le long des côtes et limitée à l'Atlas Tellien. Elle est rétrécie à une centaine de kilomètres, à l'Ouest, dans l'Oranais et elle s'élargit progressivement vers l'Est. Dans le Constantinois, elle se raccroche d'une enjambée au pittoresque et imposant massif de l'Aurès, splendide relèvement extrême-oriental de l'Atlas Saharien.

Fuyant " la mer d'Alfa " des Hauts-Plateaux et les steppes du Hodna, c'est dans le Tell que se sont cristallisés les plus importants groupements humains tant sur les côtes que tout au long des réseaux : ferré et routier. Ceux-ci sont solidement établis, aujourd'hui, sur les pistes millénaires qu'empruntèrent autrefois les légions romaines, les armées de l'Islam et les colonnes de Bugeaud et du Duc d'Orléans.

Sur la grande rocade, rail et route, reliant le Maroc à la Tunisie par Oran, Alger et Constantine, se greffe un système routier assez complet qui, passant au coeur des massifs montagneux par les vallées où coulent les oueds, relie l'Interland à la mer. Trois pénétrantes seulement s'enfoncent au Sud vers les oasis sahariennes d'Aïn Sefra, Laghouat et, notamment dans le Constantinois, celles desservant Biskra et Touggourt. De Biskra, en empruntant comme chemin de traverse la trouée d'invasion légendaire ouverte sur le Hodna, on peut aisément atteindre Alger par Bou-Saada, la plus septentrionale des oasis du Sud.

Le système des voies de communication tout entier se perfectionne constamment. En particulier, l'Administration des Chemins de Fer Algériens, vient tout dernièrement de mettre en service sur la grande rocade, des trains rapides, confortables et sans fumée (trains " INOX " ) qui marquent un progrès considérable sur les anciens services ferroviaires. La multitude des cars et autobus, rivalisant de modernisme, de luxe et de confort, voit s'élargir de plus en plus ses circuits quotidiens, de la mer jusqu'au désert. 

Enfin, les distances, ces cruelles ennemies du tourisme, se voient aujourd'hui supprimées grâce à l'essor, sans cesse grandissant, des services aériens réguliers : l'Algérie n'est plus qu'à trois heures de vol de la Métropole, Tunis à une courte journée de Casablanca avec escales à Constantine, Alger et Oran . " Air-France " vient d'inaugurer dernièrement un service régulier Alger-Biskra. Grâce à l'avion  et pour le plus grand prestige de l'Algérie, nous verrons peut-être, un jour prochain, partir de Paris, des caravanes de touristes pour  un week-end à Biskra.

Rail, route et air doivent, par une heureuse et féconde collaboration, donner un élan prestigieux au tourisme en Algérie ;  par la limpidité de son ciel, la douceur de son climat, la richesse de ses couleurs, le pittoresque de ses sites, la sauvage beauté de ses montagnes, elle mérite bien le titre : 

                                                ALGERIE, MON BEAU PAYS

                                                                                             A. B.

                                                   Prochainement  : LE TELL      

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