Sites préhistoriques

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

On est très peu renseigné sur les origines de l'Algérie. On peut assurer que le pays a été habité, dès la plus haute antiquité, par des populations rudimentaires, groupées en tribus éloignées les unes des autres, séparées par la distance, aussi bien que par l'hostilité, vivant de chasse et d'élevage, pratiquant la cueillette des fruits sauvages et le nomadisme ; les groupements sédentaires devaient s'appliquer déjà aux cultures et à l'arboriculture.

Sont les témoins de cette civilisation primitive, les dolmens et les grottes préhistoriques que l'on rencontre un peu partout en Algérie et tout particulièrement dans les régions de Roknia et Taya. La nécropole dolménique de Roknia, avec des milliers de pierres plusieurs fois millénaires, usées, rongées par le temps, vaut à elle seule, presque tous les dolmens de France réunis. Dans les grottes dites  du Capitaine, de la Prison ou des Hyènes, ont été découverts de très intéressants vestiges de la Préhistoire, se situant à l'époque de l'homme de Cro-Magnon.

Tous ces peuples, errants pour la plupart, parlaient une même langue : le Lybique , très apparenté à l'Egyptien. C'était ce qui faisait leur unité ethnique. Il a été convenu de rassembler en un seul vocable leurs appellations diverses et l'on peut dire qu'à l'origine, l'Algérie (et par extension l'Afrique du Nord) était habitée par les Berbères, nom venant du mot Barbarie, appliqué par les Romains à ceux qui n'étaient ni Latins ni Grecs. Ce sont donc les Berbères qui ont constitué la souche des peuples autochtones de l'Afrique du Nord et, par conséquent, de l'Algérie. Loin des routes d'invasions, les Marocains sont demeurés des Berbères de race pure, tout comme ceux d'Algérie habitant les hautes montagnes des Kabylies et des Aurès.  Fortement retranchés sur les hauteurs, ils ont résisté avec ténacité aux invasions et à leurs influences. 

Partout ailleurs, entraînés dans les bouleversements des invasions, cédant irrésistiblement aux influences des races juxtaposées, les Berbères ont quelque peu perdu de leur caractère primitif. Les véritables découvreurs de l'Algérie furent surtout des Phéniciens. Ils parlaient le Punique, langue sémitique voisine de l'Hébreu. Ce sont eux qui, les premiers, ont laissé trace de leur passage : Hippone ( Bône ) , vraisemblablement Stora, près de Philippeville, Cherchell, Saint-Leu près d'Oran, sont les plus anciens comptoirs Phéniciens établis sur la côte algérienne. 

La création et l'ascension fulgurante de Carthage devait entraîner la multiplication des comptoirs du littoral, preuve incontestable des rapports commerciaux  des Berbères et des Carthaginois : Rusicade ( Philippeville) , Chullu ( Collo ) , Igilgili ( Djidjelli ) , Saldas ( Bougie ) , Tipasa à l'ouest d'Alger, Gunugu à l'ouest de Cherchell, sont très certainement des villes puniques. On note, en même temps, la pénétration carthaginoise dans l'Interland jusqu'à Tébessa. Ainsi se dessinait l'Empire de Carthage ...

                                                A. Bianco

A suivre : Rome et Carthage

N.B. Roknia a plus de 3 000 dolmens ; en comparaison, l'ensemble du territoire français en        compte 4 500 .                                                                                                                                  Le site s'étend sur plus de 2Km, le long d'une falaise.                           MPB

 

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