ALGER 1952 (1)

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Quand on arrive de nuit à Alger, soit par le train, soit par la route, des myriades et des myriades de lumières, piquées de bleu, de rouge, de vert, s'étalent en une immense courbe scintillante dont on ne voit pas la fin. On ressent cette même impression de grandeur en arrivant par la mer et en découvrant du large cet immense croissant bordé de bleu -  bleu intense de la mer et bleu pastel de la couronne de montagnes à l'arrière-plan - que forment des multitudes de constructions miniatures, enchevêtrées, grimpant les unes sur les autres, agglutinées en un essaim gigantesque et immobile. 

Comme tant d'autres villes du littoral algérien, Alger, adossée à la montagne trop pénible à remonter, s'est étirée, tentaculaire, jusqu'à englober sa banlieue.

Alger-la-Blanche, dit-on ;  une grande ville, un grand port, ne saurait conserver de blancheur, dans les crachements et vomissures des bateaux, des locomotives et autres " salisseurs "  rassemblés au fond de la rade. A l'exception de l'Amirauté, de la Grande Mosquée et de quelques bâtiments étonnants de blancheur, le reste est gris, beige, ocre, rose, piqué çà et là de verdure. 

Au débouché d'un arrière-pays, d'une richesse et d'une fertilité incomparables - la Plaine de la Mitidja -  point initial de liaison avec les pays méditerranéens, et tout naturellement avec Marseille, Alger se devait d'être une capitale commerciale en une chaîne interminablement ramifiée de maillons, allant du marchand de cigarettes à la pièce, jusqu'à la firme internationale. Alger, ville de négoce : pas une rue, pas une place, pas une ruelle, pas la moindre arcade qui n'ait ses boutiques, ses agences, ses entrepôts, ses bureaux, où ne se conjuguent les verbes vendre, acheter, réaliser, " faire des affaires " .

A côté du monde des affaires, il y a celui des fonctionnaires : toutes les directions générales de la Haute Administration gravitent autour du bloc-cerveau du Gouvernement Général de l'Algérie, et, partant, toutes les directions particulières des services, tous les sièges sociaux, tous les postes de commande des activités sociales, sont installés à Alger.

Conséquence logique de la centralisation civile, Alger abrite également les sommités de l'Armée, de l'Université et de la Religion. Tout cela réuni, fait de cette grande ville, la capitale administrative, commerciale, intellectuelle et religieuse de l'Algérie. 

                                                                A. Bianco

A suivre  : Alger d'antan (2)

           et  :  Promenades dans Alger et ses environs (3)

Si vous arrivez par la mer à Alger ...

Si vous arrivez par la mer à Alger ...

Le Gouvernement Général en 1950

Le Gouvernement Général en 1950

Grande Mosquée d'Alger  -  Djamaâ El Kébir  -  ( mosquée 1097 - minaret 1324)

Grande Mosquée d'Alger - Djamaâ El Kébir - ( mosquée 1097 - minaret 1324)

L'Amirauté

L'Amirauté

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