Et pour quitter Alger ...
Cette grande capitale algérienne jouit d'un climat essentiellement doux que pourraient lui envier Nice et bien d'autres villes de la Côte d'Azur. Le chauffage des appartements en hiver est un luxe, un caprice ou une habitude. Les journées froides sont rares et se confondent, en général, avec les périodes de pluie. Ah ! Quand il pleut, c'est un beau déluge ! Des heures et des heures durant, énormes, serrées, glacées, les gouttes d'eau tombent et tombent sans arrêt, noyant le paysage dans leur trame grisâtre, martelant les pavés des rues, mettant partout des ruisseaux et de minuscules cataractes. Puis, brusquement, la pluie cesse, le ciel s'éclaire et le bon soleil se remet à chauffer.
Le gros de l'été connaît, certes, de fortes chaleurs d'autant plus lourdes à supporter que la mer y ajoute son humidité. Mais d'un bout à l'autre de l'année, il fait bon en Alger et c'est à ce climat tempéré et humide que les jardins, les squares, les parterres, multipliés dans tous les quartiers, doivent leurs exubérantes verdures et floraisons.
Le Jardin d'Essai mérite une mention toute spéciale, tant par le charme de son merveilleux jardin " à la Française " , ses pelouses vertes, ses plans d'eau où poussent les nénuphars, que par la beauté de ses végétations exotiques couvrant d'ombre ses délicieuses promenades. Pépinières, grandes allées de platanes, ficus, palmiers et bambous, cocotiers, arbres immenses, forment une grande oasis reposante où l'on oublie la vie trépidante de la ville que l'on vient de quitter. Et, perdu dans la masse verdoyante, un zoo en miniature, ménagerie tarifée, met dans le paysage des chants d'oiseaux, des criailleries de singes, des rugissements de fauves. A quelques mètres, face à l'immense jardin, la mer danse au soleil qui met sur l'eau des nappes de paillettes et d'étincelles vagabondes.
C'est encore à la douceur du climat, à laquelle s'ajoute la générosité du sol, que les environs d'Alger doivent leur grande fertilité. Bordées de grands arbres et d'épaisses haies épineuses, de véritables massifs de ronces et de faux-cassis, les routes se déroulent au travers des champs de primeurs et de légumes, des vergers et des vignobles. Là, pousse tout ce que réclame de la terre le ventre insatiable d'une grande cité ; là, s'étendent les vignes qui donnent les vins renommés de Staoueli, de la Trappe, des Pères Blancs, de l'Harrach et tant d'autres. Tout cela dans le cadre verdoyant des hauteurs du Sahel et des premiers contreforts de l'Atlas, remplis d'étapes pittoresques, de sites touristiques d'une grande beauté : Tombeau de la Chrétienne, cités antiques de Tipasa et de Cherchell - l'ancienne capitale Césarée - Gorges de Palestro.
Poussant dans les immenses jardins d'orangers, de citronniers et de mimosas où se niche Blida, puis, remontant les pentes, les routes s'enfoncent dans les Gorges de la Chiffa, ou montent à Chréa devenue une splendide station climatique l'été, un havre estival et, en hiver, une station de ski très fréquentée ...
par A. Bianco
Note :
Tombeau de la Chrétienne
Sous la porte sud, le tunnel creusé par Berbrugger lui permit de rejoindre le couloir circulaire creusé à l'intérieur de l'édifice
Merci Wikipedia
M.P.B.