2 Bône - Le Cours Bertagna - Les environs
Texte de A. Bianco
...... On ne peut donc rester quelques minutes dans cette ville sans cueillir au vol quelques unes des ces expressions pimentées dont la ville tire autant de fierté, peut-être, que de son " Cours Bertagna " .
Remontant des quais et de la gare, dans le cadre des hautes et élégantes façades des édifices, privés et publics, élevés sur arcades, le Cours Bertagna s'allonge, large et dégagé, à l'ombre verdoyante des allées de ficus et de palmiers.
Là, se trouvent rassemblés les monuments, les statues, les colonnades de marbre de l'Hôtel de Ville, les terrasses envahissantes des brasseries, les lignes de calèches démodées, les crieurs de journaux, les petits cireurs et, dès le soir venu, l'immense foule des promeneurs fidèles au rendez-vous journalier.
De chaque côté et derrière les grands bâtiments s'étendent les quartiers populeux, commerçants et besogneux de la vieille ville où les bombardements de 1942-1943 ont, hélas, creusé de larges plaies béantes.
La ville moderne a reculé ses limites jusqu'aux contreforts abrupts du massif de l'Edough et jusqu'au pied de la colline d'Hippone en étalant ses riants faubourgs aux villas pimpantes et colorées, cachées dans la verdure et les fleurs.
Le grand charme de la ville tient tout entier dans ses environs de montagnes étonnantes couvertes de végétation, dans ses promenades de verdure, dans sa corniche jalonnée de plages ensoleillées et dans les ruines d'Hippo Regius et sa Basilique moderne qui évoque le souvenir de Saint Augustin.
Le pittoresque vient des contrastes. La plaine fertile borde la Seybouse ; les hauts et puissants sommets du massif de l'Edough sont couverts de maquis et de forêts. La route en corniche menant au Cap de Garde offre ses coloris : la succession des sables dorés de ses plages et les escarpements de granit bleu de ses falaises battues par les vagues.
De plus en plus, et notamment depuis les événements de guerre, en Afrique du Nord, en 1942 (cf notes) , le site montagneux et forestier de Bugeaud, à 900 m d'altitude en plein coeur de l'Edough, fait figure de station climatique et estivale de grande renommée algérienne.
Sur des dizaines de milliers d'hectares, sommets et versants des montagnes sont peuplés de chênes-liège ou chênes-zéen (chênes des Canaries) aux hautes futaies verdoyantes. Le petit village s'est blotti à l'orée des grands bois touffus, pleins de sentiers ombragés propices aux promenades et excursions.
C'est un vrai coin de France, transplanté en terre d'Afrique. Dès l'approche de l'été, fuyant les villes étouffantes et les terres brûlées, tout un peuple d'estivants monte à Bugeaud, chercher la fraîcheur, la quiétude et le repos de la montagne à quelques kilomètres à peine de la mer.
A travers les clairières, on peut voir jusqu'à la ligne fine de l'horizon, là où le bleu de l'eau et celui du ciel se confondent et se rejoignent. Mais, le plus beau des spectacles qu'offre ce site montagneux, est celui que l'on découvre à une grande heure de marche en partant de Bugeaud, du haut du Kef Sebaa qui culmine à plus de 1 000 m d'altitude, là où sous un tumulus repose un marabout anonyme. Le panorama grandiose s'étend à perte de vue sur la mer infinie et sur les côtes découpées, allant de la région de Philippeville à celles de la Tunisie ; et aussi sur les plis montagneux barrés par l'horizon de la Mahouna au-dessus de Guelma, dans un champ visuel de plus de cinquante kilomètres ......
A. B.
A suivre : 3 Hippone
Notes
1 Bugeaud - maintenant : Seraïdi
2 1942 : Campagne d'Afrique du Nord - Opération Torch - Tournant de la Seconde Guerre Mondiale
Quand les éléments se déchaînent - Les 4 éléments
Grappe humaine par MPB - Détail (d'après Le radeau de la Méduse - Acrylique sur toile - 80 cm x 54 cm ) ou CONSTANTINE SOUS LES EAUX Nous avons bien connu dans notre ville des pluies diluviennes...
http://les-quatre-elements.over-blog.com/2018/12/quand-les-elements-se-dechainent.html