Collo

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Une petite église au fin clocher, une mosquée toute blanche ...

Une petite église au fin clocher, une mosquée toute blanche ...

Texte de A. Bianco

C'est l'enthousiasme de l'arrivée, la fin des misères du voyage. Toute la coquetterie de Collo attend le visiteur à l'entrée du village : un square ombragé d'arbres immenses comme des baobabs, une petite église au fin clocher, une mosquée toute blanche, les bâtiments ocrés de la Commune Mixte, un port minuscule, des barques de pêche aux couleurs vives, serrées le long des quais sur lesquels s'amoncellent des balles de liège et des troncs d'arbres, tout cela, d'entrée, vous souhaite la bienvenue. 

Le reste du village n'est que rangées de maisons basses où chaque porte s'ouvre sur un magasin, une gargote, une échoppe , une épicerie ou un café-maure.

Vestiges romains

Vestiges romains

En vain, les yeux cherchent quelques vestiges de l'ancienne Chullu, comptoir phénicien puis colonie romaine : juste quelques pierres recueillies pieusement,  - derniers témoins  d'un riche passé - , sont alignées en bordure des plates-bandes fleuries du petit jardin public. (Voir Notes)

Derrière de vrais remparts à créneaux flanqués de bastions, s'élève le plus grand immeuble de Collo, l'ancienne caserne. Aujourd'hui désaffectée, ses bâtiments et dépendances aménagés, sont devenus : "Maison de Repos " .

Jadis, la Caserne

Jadis, la Caserne

Notre week-end  inaugure l'ouverture de la saison ; notre confort en souffrira peut-être mais qu'importe ... Le temps de reconnaître sa chambre, de rassembler ses impedimenta - enfants et valises - et déjà chacun redescend dans la grande cour, se posant la question : " Où est la plage ? ... " 

La plage ? Mais elle est là, derrière le mur qui clôture la cour, à deux pas, mais on ne la voit pas. Il faut la découvrir derrière la ligne des arbres et les haies vertes aux grappes de petites boules jaunes. Elle porte un nom gentil : " La Baie des Jeunes Filles " , une grande et riante plage ensoleillée. 

Plus loin, sous de grandes frondaisons et d'agrestes verdures, un petit chemin en talus longe le bord de mer, encastré entre deux grands pans, deux immenses bosses de montagnes couvertes de maquis et d'oliviers.

La montagne enserre Collo de tous côtés, de sa masse puissante. Un de ses sommets pointe son cône élégant droit dans le ciel : c'est le Sidi-Achour, du nom du Saint vénéré, enterré là-haut, à l'extrême pointe, à près de six cents mètres d'altitude.

Le Sidi-Achour que nous escaladerons !

Le Sidi-Achour que nous escaladerons !

Le mausolée, minuscule tache blanche sertie du trait ocre d'un toit, se voit nettement de la plage. Demain, un guide devra y conduire la caravane des bons marcheurs, mais pour l'instant , la plage retient l'attention générale.

Le sable fin semble tout gonflé de chaleur ; le soleil à la verticale, l'eau claire et miroitante , sont autant d'invites à nager. Mais plusieurs d'entre nous, jugeant la saison peu avancée, n'ont pas emporté de maillot de bain et s'en maudissent ! Alors, pieds nus, bas de pantalons ou jupes, retroussés à deux mains au-dessus des genoux, c'est la trempette en famille, à la limite des convenances.

Un rêveur assis, jambes repliées, mains jointes, regarde, comme fasciné, le spectacle toujours le même, mais toujours changeant des flots, des grandes rides d'eau qui se reforment inlassablement et qui courent vers le rivage pour y mourir en un bruyant éclaboussement. 

                                   A. B.

A suivre ...

Notes : Depuis le dix-neuvième siècle, des fouilles archéologiques ont eu lieu, dans Collo et ses environs. On a trouvé des tombes et des sarcophages, des objets usuels, des restes de mosaïques et aussi des témoignages d'un passé chrétien. Mais, à l'époque - début des années 50 - nul musée n'avait regroupé ces vestiges du passé.  Créer un musée ... Cette idée a été évoquée par la suite. 

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