Le Phare du Cap Djerda

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Phare de la Presqu'île

Phare de la Presqu'île

Texte de A. Bianco

 

Chaude après-midi qui fait rechercher l'ombre. En prenant par-dessus le port, la promenade de la Presqu'île promet de l'air frais. Petite rue puis simple sentier taillé dans le flanc de granit pourri, elle mène au phare du Cap Djerda après mille détours sur la crête des falaises rocheuses battues des vagues, bordée de massifs sauvages de géraniums en fleurs, de lentisques, d'oliviers, de toute une végétation luxuriante et indisciplinée. 

Chaque tournant de sentier découvre une crique nouvelle, une calanque minuscule où l'eau, entre les rochers, a des teintes de pierres précieuses. 

Un dernier détour, le phare apparaît dans le sauvage isolement de ses rochers à nu ; pas le moindre buisson, ni la moindre touffe d'herbe : des roches roses balayées, rabotées, usées au cours des ans par les vents, les embruns et les vagues qui,  - dit-on - , aux jours de tempête, viennent battre le bâtiment à près de vingt mètres au-dessus de l'eau.

La plaque-souvenir

La plaque-souvenir

Et ce n'est pas une galéjade puisqu'une plaque scellée entre les murs rappelle qu'ici-même, un Administrateur a été enlevé par les flots il y a quelques dizaines d'années.

Effectivement, aujourd'hui, la mer qui paraît si calme alentour, livre aux rochers démantelés, des assauts furieux ; les grosses vagues déferlent avec des jaillissements d'écume que le vent violent vous jette au visage. C'est un grondement impétueux, une charge fantastique, le mystérieux pouvoir des pointes de terre sur le déchaînement des flots. Infinie puissance de la Nature qui fait de l'homme un infiniment petit.

La Presqu'île

La Presqu'île

Le chemin du retour sur l'autre versant est d'une beauté plus grande encore qu'à l'aller. Ce n'est plus qu'une piste haut-perchée sur la côte accore, une sente au travers des buissons de lentisques, en bordure d'abîmes étonnants qui, jusqu'au terme de la randonnée, met dans les yeux le profil altier du Sidi-Achour, au-dessus du fond, comme un  décor, des montagnes bleues et des vertes forêts. C'est le cadre naturel et grandiose de la Baie des Jeunes Filles, toute bleue, pleine des miroitements argentés que déverse le soleil. 

               A. B. 

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