Randonnée à travers le pays ...

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

de G. Guillaumet - 1 844-1 887

de G. Guillaumet - 1 844-1 887

Texte de A. Bianco

Durant près de trois mois, une longue randonnée de près de deux mille kilomètres, me fit suivre l'itinéraire d'un conseil de révision. Dans l'une des plus belles régions d'Algérie, ce furent des découvertes merveilleuses, des ravissements sans cesse renouvelés, marqués par des étapes inoubliables comme Djidjelli, Bougie, la Grotte Merveilleuse, Cap Aokas, Kerrata, Cap Carbon, Sétif, Philippeville ... et bien d'autres encore. Ce fut un véritable circuit touristique qu'aucune agence n'aurait su mieux organiser et mettre au point pour le régal des yeux de ses clients. Je lui dois cette ample moisson d'images lumineuses et d'émotions intenses, qui me force encore à dire :

" ALGERIE, MON BEAU PAYS ... "

La très faible clarté du jour naissant envahit imperceptiblement la campagne désolée au travers de laquelle roule notre automobile, en montées et descentes de montagnes russes ; d'incessantes poussées latérales tassent les corps d'un bord à l'autre du véhicule. Campagnes désolées d'Octobre où, après les moissons, la terre brûlée par l'été se repose, assoiffée, suppliant l'arrivée des pluies. Le soleil est encore loin du rendez-vous de chaque jour, pourtant les formes des collines se dessinent déjà mieux ; mille détails de rochers et de buissons se détachent dans l'aube qui grandit. Les couleurs se séparent et s'opposent ; l'oeil cherche à travers les vitres à les distinguer et identifier. 

Là-haut, une poussière d'or légère ...

Là-haut, une poussière d'or légère ...

Là-haut, sur la crête des monts, une poussière d'or légère, légère, traîne et déteint sur les bancs de petits nuages immobiles, virant au rose. Puis, tout à coup, au moment où nous descendons en slalom vers un fond de vallée, la grande lumière éclate, éclaboussant tout le paysage de luminosités intenses et d'ombres bleues. 

L'Oued El Kébir, gonflé par des pluies récentes dans les régions en amont, roule des eaux lourdes au fond de la vallée avec, çà-et-là, des bancs de cailloux blancs frangés de langues ocrées des limons déposés. 

L'Oued El Kébir

L'Oued El Kébir

Le voici maintenant tout près de nous, il nous tient compagnie dans cette trouée héroïque, perçant la montagne, dans notre course effrénée sur la corniche au pied des immenses escarpements, dans les tournants aveugles. Nous tremblons pour les gens et les bêtes qui font route, à notre opposé, pour un marché de village : troupeaux envahissants, groupes d'hommes à pied poussant devant eux des petits ânes lourdement chargés ou, montés sur des mulets apeurés qui se mettent inévitablement au milieu de la route à l'approche d'une voiture. Quant aux boeufs indolents, ils sont les maîtres incontestés des milieux de chaussées et ils attendent que l'on soit au milieu d'eux pour abdiquer et céder la place  aux chèvres capricieuses qui veulent traverser !

Autant de risques semés sur votre passage, vous forcent presque à oublier de regarder, ailleurs, le décor magnifique des gorges impressionnantes , d'une beauté sauvage, de BENI HAROUN. 

Maintenant il y a un barrage

Maintenant il y a un barrage

Les gorges s'ouvrent sur les champs de verdure, les bosquets vivaces et les montagnes couvertes de forêts qui enserrent El Milia. Longtemps, la route capricieuse s'allonge, sous les couverts de grands arbres chenus, dans les fourrés de buissons percés de myriades de flèches lumineuses. Par endroits, la rivière large et calme apparaît, découvre un grand méandre dans un cadre romantique et reposant, d'un vert profond aux reliefs soulignés de soleil.

Peu à peu, l'horizon se découvre, les flancs de la montagne s'écartent de la plaine. Droit devant nous, au-dessus de dunes mollement ondulées, la mer paraît, brillant de tous ses feux. 

                                                       A. B. 

A suivre ... 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article