Les Gorges de Kerrata
Texte de A. Bianco
Aokas est le siège de la Commune Mixte d'Oued Marsa ; nous y faisons étape et y stationnerons pour quelques jours. Profitant de la douce chaleur de cet après-midi dominical d'automne où l'été n'a pas abdiqué, nous décidons de visiter les Gorges de Kerrata qui s'ouvrent à une trentaine de kilomètres de là.
L'auto dévale les pentes, dans la verdure des bosquets de chênes et des pinèdes. Nous découvrons l'Oued Agrioun étalé dans son lit, bordé de grands arbres et de buissons. En pente douce, la route s'enfonce dans la vallée largement ouverte.
Insensiblement, les versants se rapprochent, plus dénudés, rocailleux, chaotiques. Sur le bord opposé, on devine de grands travaux d'installations électriques accrochées aux flancs de la montagne. Le village-champignon de Darguinah le confirme : une cité de baraquements abrite des ouvriers travaillant à une gigantesque entreprise hydro-électrique.
En pente raide, les virages frôlant l'abîme, se succèdent. La montagne étreint la route creusée dans la paroi rocheuse dont les failles conduisent ruisselets et petites cascades.
Véritables " portes de fer " , les gorges commencent entre deux falaises de roches ocrées : c'est le Chabet El Akra, le Ravin de la Mort.
Sur sept kilomètres, la route perce une trouée à travers le roc, à l'extrême bord du précipice où roulent les eaux de l'oued. Puis, sautant l'abîme sur un pont de pierre, elle continue, sinueuse, sur l'autre bord, entre deux murailles de roches si hautes qu'elles cachent le soleil.
On se sent écrasé par la masse gigantesque des falaises à pic, coupées de failles profondes teintées de terres rouges et jaunes, dressant fièrement des pans monstrueux de rochers ; l'un d'eux est remarquable par sa forme conique presque régulière, on le nomme " Le Pain de Sucre " . Comme une sentinelle géante, il semble monter la garde au bord des eaux tumultueuses.
Nous passons de nombreux tunnels sombres comme la nuit qui obligent les véhicules à allumer leurs phares.
Brusquement les parois rocheuses s'écartent, cédant la place aux versants ondulés de la montagne, là-même où un grand barrage a été construit, formant un immense réservoir d'eau. Ce jour là, il laissait déborder son trop-plein en cascades écumeuses.
Sur le chemin du retour, nous eûmes la chance d'apercevoir, sur le parapet, trois singes (magots) cabriolant ; ils s'enfuirent à notre approche ; traversant la route en quelques bonds, ils s'agrippèrent aux arbustes et, en rétablissements acrobatiques, ils gagnèrent le haut des falaises à une vitesse étonnante.
La nuit tomba rapidement, alors même que nous sortions de ce site dantesque. La lune, haut sur les montagnes, mettait dans les eaux sombres, des reflets argentés ...
A. B.
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