La femme dans la communauté Berbère
Texte de A. Bianco
L'étude des moeurs et des coutumes des habitants fait apparaître le rôle important que tient la femme dans la communauté berbère, là où celle-ci a gardé sa forme primitive. D'une manière générale et comme partout ailleurs, la femme ne serait qu'une servante chargée des mille travaux ménagers et des corvées harassantes telles que ramasser le bois et les broussailles, aller puiser de l'eau à l'oued dans les poteries rustiques qu'elle a elle-même fabriquées et cuites.
Pourtant, elle demeure le conseiller averti de l'homme dont les initiatives et les entreprises se rangent bien souvent aux suggestions de l'épouse. Mais l'homme, le " chaouï " , éminemment pasteur et guerrier, courbe souvent le front devant la volonté de la femme mais lui laisse sans contestation réciproque, le soin des travaux les plus rudes dont elle s'acquitte d'ailleurs fort bien, grâce à sa virilité et à son talent ; tissages et poteries sortis de ses mains attestent d'indéniables qualités artistiques.
Par le veuvage ou le divorce, la femme acquiert indéniablement l'entière direction du foyer ; chef de famille, elle prend en mains la défense des intérêts communs. La femme divorcée, notamment, jouit d'une liberté pleine et entière ; dégagée de toute tutelle, elle organise sa vie à son gré.
Mais, de Cendrillon à courtisane, il peut n'y avoir qu'un pas vite franchi, surtout quand les beaux yeux fardés de " khol " savent éveiller chez l'homme le petit choc du désir. Ce " faux-pas " n'est aucunement dégradant : " Ouled-Naïl " ou " Azria " , la courtisane est recherchée, plus souvent pour pimenter les fêtes de ses chants, de ses danses, de son pouvoir réel ou simulé de devineresse ou de magicienne, que pour l'usage de son corps. Les " gazennas " remontent jusque dans le Tell , pour y déployer leurs talents.
Mais partout, la " chaouïa " reste la fidèle dépositaire des rites ancestraux, quelque peu naturistes, que l'Islam n'a pu détruire ; elle préside aux offices mystérieux, aux pratiques semi-religieuses, dont dépend la protection du foyer, des êtres et des biens.
Notes
Poteries Berbères
Les poteries berbères sont décorées de dessins géométriques anthropomorphes et zoomorphes ; ils ont donc un rôle décoratif mais plus encore ils sont porteurs de bénédiction et protection pour la demeure.
" chroniquesalgeriennes.unblog.fr " nous en révèle quelques uns.
Ces symboles peuvent se retrouver dans la bijouterie ou les tatouages.
Dans ce texte écrit au début des années 50, on ne parle pas de l'argan qui a depuis longtemps été l'un des secrets de beauté des femmes berbères. A notre époque, la culture de l'arganier est devenu une source de revenus pour les femmes d'Afrique du Nord.
M.P.B.
![Khenchela - Les 4 éléments](https://image.over-blog.com/XjN-8-6azf-q3zGDkZhsuT_wfQc=/170x170/smart/filters:no_upscale()/image%2F1405864%2F20211028%2Fob_61c4ce_telechargement-14.jpg)
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