Et pour terminer ... Le Marché ... Les Thermes
Seconde édition - des photos, des notes en plus - Texte de Albert Bianco
En remontant le Cardo Maximus, un arc massif aux colonnes engagées dans la masse de pierres taillées, précède l'ancien Forum. C'est là le coeur de la cité primitive où, sur le grand espace dallé, se dressaient des statues et les escaliers conduisant au Capitole et au Temple de Jupiter. En bordure de la place, s'élevaient la Curie, la Basilique judiciaire dont il ne reste plus que les bases démantelées. Par contre, tout près de là, les ruines d'un petit temple attirent le regard par la poésie de ses restes aériens : c'est le temple de Vénus Génitrix.
Non loin s'ouvre le marché de Cosinius où, sous des portiques dont il ne reste plus que les colonnes, s'étalaient les boutiques des marchands, simples tables de pierre sculptée, portées par des montants à tête de chiens ou de chimères, et séparées les unes des autres par des cubes de calcaire. Pas de portes d'accès ; les marchands devaient être obligés de passer derrière leur étal par le dessus ou par le dessous. Un bassin s'élevait au centre de la place et, entre deux grandes colonnes , on remarque une pittoresque table de vérification des mesures de capacité, taillée dans la masse de la pierre.
Deux fontaines publiques méritent d'être signalées : la première se trouve dans l'alignement du profil de l'Arc de Caracalla. Dans l'enceinte surélevée du bassin, se dresse un pain de sucre monumental ; une saignée latérale marque la place du conduit qui menait l'eau jaillissante au sommet et qui devait retomber en cascade dans le bassin.
La seconde fontaine est encore plus belle : un portique orné d'un fronton triangulaire sculpté repose sur deux colonnes élancées et sur un mur épais de fond . Le bassin de réception est encore apparent au pied du socle massif On ne peut parler d'une ville romaine en passant sous silence ce qui semble avoir été le souci le plus important du peuple : les thermes qui tiennent la place de quartiers entiers dans la cité. Les Grands Thermes sont assez bien conservés ; on en distingue nettement les différentes parties : vestibule, bureau, latrines, vestiaire, frigidarium - (bains froids) - , et ses trois piscines ; puis, par le dédale des voûtes souterraines, l'immense caldarium - (bains chauds) - où les piscines et les étuves étaient chauffées par des fours en sous-sol.
On est étonné de l'importance donnée aux thermes dans toutes les villes romaines ; thermes publics, thermes privés attestent la propreté des habitants, mais leur étendue ne peut avoir comme explication que la place tenue dans ces établissements par la vie sociale. En effet, on se réunissait aux thermes pour toute autre chose que pour s'y baigner. On s'y reposait, on y discutait, on y jouait, on y buvait tout comme on le fait dans nos brasseries, cafés et bars dont on ne trouve aucune existence à cette époque.
Enfin, parmi les beautés de Djémila, il faut encore citer le Baptistère de la cité chrétienne du IV° siècle. Les galeries circulaires pavées de mosaïques et la salle centrale avec son bassin surmonté d'un dais porté par quatre colonnes doriques, sont remarquablement conservés.
C'est à regret que l'on s'arrache de Djémila. Après la visite du Musée, on ne peut s'en éloigner sans se retourner souvent comme pour mieux graver au fond de son esprit, l'image dorée des ruines antiques de cette grande cité ...
A. Bianco
Notes de M.P.B.
QUE MANGEAIENT LES ROMAINS ?
La nourriture des Romains était à peu près celle des populations du pourtour méditerranéen. Les gens modestes se contentaient d'une sorte de bouillie de céréales avec de l'huile d'olive, des herbes variées, des légumes, du fromage de chèvre. Les gens plus riches avaient de la viande, du poisson, du lait, des oeufs et des fruits.
Les aliments cuits à l'huile étaient conservés dans des amphores. On pouvait en relever le goût par une sauce appelée garum ou liquamen : on faisait macérer des viscères de poisson salés, au soleil . Ne serait-ce pas proche du "nuoc-mâm" des Asiatiques ? ! .
Autour d'une table ronde ou carrée, les convives étaient allongés sur le côté (comme on ne le voit pas sur l'image !) et le repas, qui se déroulait dans le "triclinium" , était agrémenté de musique et ... de danseuses.
Le MARCHE de Cosinius porte le nom de ce riche citoyen qui l'avait financé. Il comptait dix-sept boutiques toutes rangées derrière un comptoir de pierre.
Le CAPITOLE était à la fois le centre religieux et politique de Cuicul ; on y célébrait le culte de Jupiter, Junon et Minerve. Les grosses colonnes brisées mesuraient quatorze mètres.
La BASILIQUE chrétienne date du IV° siècle.
Les GRANDS THERMES couvrent une superficie de 2600 M2 ; ils furent construits en 183 Ap. J.C. sous le règne de Commode. Dans le monde romain les thermes avaient un rôle social puisqu'ils préservaient la Santé des citoyens par l'hygiène accessible à tous.
On reste admiratif devant le génie des Romains qui, bien avant nous, avaient inventé cette sorte de chauffage central au sous-sol.
Si vous allez à Vienne (38) dans la région d'Auvergne-Rhône-Alpes, ne manquez pas de visiter le site Gallo-Romain de Saint-Romain- en Gal, vous y verrez l' Hypocauste que voici :
On aimerait terminer cet article sur la belle Djemila sur une note optimiste mais on remarque qu'une innovation risque de causer des dommages à cette belle vieille fragile ! En effet en 2011, on y fêtait la 7ème édition du Festival de la Musique Arabe, sur la Place des Sévères et ce, à la grande inquiétude du Conservateur du site. Devant les dégradations inévitables, en 2012 on fit ce festival sur un terrain "jouxtant le Musée" (sic) ! Mais ce terrain n'est-il pas protégé ??????? ...
M.P.B.
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