Des curiosités méconnues - 1ère Partie

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Entrée de la grotte  menant au lac souterrain - (Wikimedia Commons)

Entrée de la grotte menant au lac souterrain - (Wikimedia Commons)

Texte de Albert Bianco 

Seconde édition : des notes, des images en plus

A une demi-lieue de cette oasis reposante, il est  un lieu d'excursion merveilleux que beaucoup de gens ignorent.  Nulle route n'y conduit à part des sentiers de chèvres, malaisés et pierreux, taillés en plein djebel. Là, sans panneaux-réclames, sans aucune plaque indicatrice, dans un site agreste, sauvage, cahoteux et impressionnant, on découvre des grottes qui seraient d'une célébrité mondiale si seulement une route carrossable pouvait y être percée.

Peu de photos de cet olivier géant ...

Peu de photos de cet olivier géant ...

Avant d'y arriver et rompant la monotonie du chemin, une véritable curiosité attire le regard : un olivier, un énorme et immense olivier noueux, titanesque, qui est âgé, dit-on, de plus de huit cents ans. Un autre, moins gros, abrite dans son ombre gigantesque, le mausolée d'un saint homme, un marabout.

Premières images du lac - ( Plongeur.com )

Premières images du lac - ( Plongeur.com )

Des nombreuses grottes qui percent les flancs rocailleux de la montagne, l'une d'elles surtout, offre un  réel attrait : une grotte - disons plutôt une véritable caverne cyclopéenne - abrite un lac souterrain étranglé en son milieu par des escarpements rocheux. Des myriades de suintements d'eau chargée de calcaire ont donné naissance à des constellations de stalactites brillantes qui tapissent toute la voûte de la grotte et versent une pluie continuelle perçant l'eau tranquille du lac de minuscules jaillissements. Sur les bords rocheux, des stalagmites se dressent à la verticale comme des pépinières de chandelles de marbre mal coulées.

Merci Facebook ! Destination Dz-Bir Osmane

Merci Facebook ! Destination Dz-Bir Osmane

Beaucoup plus loin, le Djebel Taya, couronné de forêts, redresse son imposante stature et il faut livrer un véritable assaut à la montagne, pour en atteindre le sommet. Mais quelle belle récompense on en retire, au passage des gorges sauvages où passe la piste et, beaucoup plus loin, par la visite des grottes d'un pur intérêt paléontologique. On a découvert, dans l'une d'elles, et précieusement recueilli, les ossements d'ours des cavernes qui y vécurent, des millénaires avant notre ère ; des inscriptions très anciennes ornent les parois de l'entrée de cette grotte ...

                                          A.Bianco

A suivre : Des curiosités mal connues - 2de Partie

Grotte de Djebel Taya - Merci à la DIRECTION  DE L'ENVIRONNEMENT

Grotte de Djebel Taya - Merci à la DIRECTION DE L'ENVIRONNEMENT

Notes de M.P.B.                                                     

On regrettait, dans les années 50 qu'il n'y eût pas d'indication pour atteindre la grotte menant au lac souterrain mais maintenant une plaque  peut satisfaire les curieux !

L'Algérie possède l'un des plus vieux oliviers du monde : c'est celui de Saint Augustin à Souk Ahras, ancienne Thagaste . Une expertise dendrochronologique faite par un laboratoire d'Arizona le date de plus de 2900 ans !

Olivier de Saint Augustin à Souk Ahras

Olivier de Saint Augustin à Souk Ahras

Le lac souterrain qui se trouve à 4 Km de Hammam Meskoutine (appelé maintenant Hammam Debagh ) est nommé désormais Lac Bir Ben Osmane. 

Il avait été découvert vers la fin du XIX° siècle. En 1878 il se produisit un affaissement de terrain d'une trentaine de mètres de circonférence, au milieu du champ de Jean Sadeler Maire de Clauzel. Le vacarme qu'il causa effraya les habitants. Quand le sol se fissura on put voir une grotte qui fut visitée sans tarder : elle abritait un lac d'une cinquantaine de mètres sur trente. Une croûte de calcaire formait une voûte à travers laquelle passaient les racines des arbres de l'extérieur !

Le site connut bien d'autres péripéties . On peut dire succinctement que le lac continua  à se remplir : d'abord par un chenal qui se déversa à droite pendant un an et demi puis cessa. Et par la suite, une nappe d'eau déferla : elle avait trouvé son chemin par diverses cassures et causa l'effondrement des soutiens de la grotte puis du sol lui-même.  

Des mouvements du sol et des éboulements se produisirent encore surtout dans l'année 1888. L'exploration fut considérée comme risquée. Dans les années 40 une équipe de plongeurs Anglais ne revint jamais. Les habitants de la région dirent qu'ils avaient été tués par les Djins.

Mais le lac n'a pas fini de nous livrer les secrets de ses profondeurs de 14 à 18 m. 

En décembre 2011 une nouvelle galerie de 120m. de long fut découverte. Des plongeurs Algériens, Tunisiens et Français furent attirés par cette nouvelle aventure. On trouva une barque naufragée datée de 1962 et une lampe à huile. Quand cela fut connu, on fit remarquer qu'en 1988 Mohamed Hanafi et ses enfants qui habitaient Guelma l'avaient déjà connue !

Je me réserve de parler du Djebel Taya plus tard.

 Il est inutile de préciser le succès croissant de Hammam Debagh qui doit rejaillir sur Guelma ! Si l'Algérie mise sur le Tourisme, c'est sûrement gagné par cette "curiosité" qui était méconnue (dont parle l'article) et qui est révélée enfin...

            M.P.B

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